Dans l’ère de l’instantanéité, de l’accessibilité de l’information, du fast food, de la fast fashion, il y a un beau sentiment étroitement lié au bonheur que nous ne cultivons que très rarement : la hâte.
Ayant de plus en plus facilement accès au crédit, à la possibilité de payer nos biens et services en 108 versements, on s’éloigne, inconsciemment, de ce sentiment de hâte. On parle beaucoup de cultiver la joie, la gratitude, de ralentir. Dans une démarche de croissance personnelle, une des prochaines étapes salutaires est d’apprendre à apprécier, à cultiver la hâte. La hâte est un sentiment transformateur, pour la vie en général, mais également dans la façon de consommer.
La hâte que l’on veuille cultiver n’est pas celle où l’on souhaite se transporter dans un instant futur afin de fuir ce qui ne va pas bien dans l’ici et maintenant. On veut plutôt cultiver une hâte de fébrilité, qui se savoure au gré des différentes étapes vers ce moment qui nous fait tant languir. Cette hâte qui réfère aux moments précieux, à ce qui se savoure dans la lenteur, où chaque étape du processus est un moment de joie et de gratitude en soi. Or, comment est-ce possible lorsqu’on a accès à tout ce que l’on voudrait, rapidement?
Réfléchissez-y un instant. Quelle est la dernière fois où vous ayez eu hâte? Mis à part les vacances d’été, un grand événement, ou Noël. L’image de la frénésie qui précède le temps des Fêtes, la popularité des calendriers de l’Avent confirme bien ce besoin de ressentir la hâte pour hausser son niveau de bonheur. Lorsqu’on a hâte, on vit un bonheur dans l’attente, qui parfois est plus grand que celui du jour J. Et c’est correct ainsi.
Comment cultiver davantage la hâte au quotidien? Faire le point sur nos habitudes de consommation est un excellent départ. Dans l’achat conscient, la hâte est partie intégrante de l’équation. Il y a ce temps d’attente dans la hâte d’aller à une braderie voir les nouveautés, ce temps d’attente avant de se procurer un article de qualité, que l’on regarde langoureusement depuis un moment. Il y a même la hâte liée au temps d’amasser le budget nécessaire pour acquérir l’objet de son désir. Ce temps est nécessaire pour ressentir les autres émotions fortes qui suivront. La fierté d’avoir ce bien, le sentiment de le chérir, d’en prendre soin, de comprendre comment et pourquoi il nous fait du bien.
C’est ce sentiment de hâte qui fait la différence entre le bonheur d’ouvrir sa garde-robe et d’y découvrir des vêtements tous aussi précieux les uns que les autres à notre cœur. Ou d’y voir des vêtements dont l’émotion d’achat fut éphémère.
Dans une démarche d’achat conscient, la hâte est primordiale. Elle vient tempérer le côté impulsif souvent associé à l’achat, permettant ainsi de valider qu’il s’agisse bien d’un réel désir du cœur. Je ne peux que faire l’éloge de la lenteur pour vous amener à goûter la hâte dans votre vie de tous les jours. Dans les petits riens du quotidien, pour plus de bonheur! Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez eu hâte?